Le paysage

La nature sauvage est présente dans les archives parce qu’elle était environnement quotidien comme en témoignent les dessins qui accompagnaient parfois cadastres et reconnaissances, parce qu’elle offrait ses pacages, son bois, ses fruits, ses herbes guérisseuses, ses champignons, son miel, son gibier, ses poissons omniprésents dans les actes réglementant les droits d’usage ou dans les redevances médiévales, parce qu’elle pouvait se manifester terriblement en avalanches, inondations ou tremblements de terre générateurs de descriptions impressionnées, de lamentations de contribuables et d’indemnisations publiques ou au travers des loups et des ours, prédateurs mythifiés.

Bien plus saisissable encore est l’action de l’homme sur cette nature, son modelage d’un paysage, son exploitation des ressources, sa conquête inlassable jusqu’aux terroirs extrêmes au rythme de l’accroissement démographique puis son recul laissant place à la friche au temps des exodes. Concernant l’appropriation du sol et les structures foncières, les documents sont multitude, des donations aux premières abbayes au cadastre napoléonien en passant par les réformations des comtes de Foix, les compoix d’Ancien Régime, les déclarations de défrichements et les milliers d’actes notariés… Et particulièrement riches en Ariège sont les fonds issus de l’utilisation des montagnes et des forêts.

Modification de l’environnement aussi, et tout aussi importante, au travers des dossiers de routes, de voies ferrées, d’électrification, de travaux hydrauliques, d’exploitation des mines et carrières, d’urbanisme, d’implantations industrielles.

Aux documents écrits, notre siècle a ajouté une précieuse illustration photographique (cartes postales, archives du service de Restauration de terrains en montagne…) qui éclaire de façon frappante cette évolution du paysage.
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