La ville et le village

L’institution municipale naquit au XII° siècle et se précisa dans nos régions au XIII° siècle sous la forme des consulats. Dès l’origine et par délégation du seigneur, les communautés d’habitants assurèrent ainsi par l’intermédiaire de leurs représentants élus ou désignés l’entière gestion municipale, souvent l’exercice de la haute justice et, ce qui était peut-être senti comme l’essentiel, la défense acharnée des privilèges et l’affirmation de l’identité communale. Avec la Révolution, elles acquirent une plus grande autonomie encore, sous contrôle cependant toujours de l’Etat.
Reflets de la gestion communale, les archives des communautés traitent de tous les aspects de la « chose publique » : police urbaine des marchés, de la rue, surtout la nuit, des cabarets, de la prostitution, police rurale des champs, des vergers, des montagnes et forêts avec toutes les implications de contrôle de la vie économique, répartition et levée fiscale, le rôle le plus ardu et le plus impopulaire des consuls, entretien de la voirie, des ponts, des cours d’eau, entretien des murailles et de tous les édifices publics, véritables opérations d’urbanisme à partir du XVIII° siècle, prise en charge des écoles, d’une médecine généralement gratuite pour les pauvres, de l’hygiène publique, de l’assistance, mesures exceptionnelles en temps d’épidémie, de disette, de guerre…
Dans nos pays de droit écrit, les fonds d’archives communales sont parfois très anciens (Foix et Pamiers ont des séries complètes depuis le XIII° siècle , beaucoup d’autres depuis le XVI° siècle), souvent volumineux, surtout quand il s’agit des fonds des grands consulats qui géraient montagnes et forêts tels Foix, Ax, Seix… et les responsabilités croissantes des collectivités locales augmentent sans cesse de nos jours l’importance de leur patrimoine écrit.
Les archives communales d’Ancien Régime sont une source irremplaçable de l’histoire des communautés et, au-delà, de la société toute entière, avec des pièces prestigieuses ( chartes de coutumes, statuts de métiers, de confréries…) ou les séries qui comptent parmi les plus importantes des archives publiques ( délibérations, registres paroissiaux puis d’état civil, cadastres et reconnaissances, mercuriales, actes de justice consulaire…). On trouvera aussi des fonds importants dans les archives des seigneuries dont dépendaient ville ou village, parfois même une partie des archives communales elles-mêmes, ainsi que dans les archives d'intendance, d’Etats ou de gouvernement. Avec la mise en place des institutions départementales naquit une série parallèle aux archives des communes, issue du contrôle des collectivités par la Préfecture et la Trésorerie générale (série O) ; toutes les autres séries modernes d’ailleurs contiennent des dossiers concernant l’histoire communale ; il en va parfois de même d’archives de personnes privées ayant exercé des responsabilités publiques.
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