L'autorité

Les archives publiques émanant par définition des institutions de notre pays sont toutes archives d'autorité, y compris les minutes des notaires formées d'actes privés certes mais issues de l'authentification obligatoire de ces actes par un officier public. On y ajoutera les archives des familles seigneuriales, archives privées aujourd'hui mais constituées en grande partie dans le cadre de l'exercice, jusqu'à la Révolution, d'une part de la puissance publique.

 

L'autorité première, après la décomposition de l'Empire carolingien, fut celle des seigneurs, qui ne cessera de décroître devant celle des plus grands d'entre eux, les comtes, puis devant celle du roi mais ne disparaîtra qu'à la Révolution. La nature de l'autorité de niveau supérieur fut différente dès le Moyen Âge selon que les «pays» avaient été intégrés très tôt au domaine royal (Languedoc au XIII° siècle) ou étaient restés très tard aux mains d'une puissante famille ( états des Foix-Béarn jusqu'en 1607) et le roi qui s'imposait à tous le fit plus lourdement et plus tôt évidemment dans les premiers. A tous ces échelons, les aspects essentiels d'intervention de l'autorité furent la justice, la fiscalité, les levées militaires et le maintien de l'ordre public. Avec l'absolutisme, l'action royale s'étendra à la vie économique, à la vie religieuse, à tous les domaines de la vie sociale. L'autorité publique fut déléguée dans des proportions variables par les seigneurs et par le roi à des villes ou des bourgs qui exercèrent ainsi police, gestion fiscale et même justice et, dès la fin du Moyen-Age, à des États provinciaux qui assumèrent un rôle fiscal puis, de plus en plus, d'aide à l'économie et à l'enseignement et d'assistance. L'Église de son côté, en plus de son magistère moral, exerçait une part d'autorité par sa levée fiscale de la dîme et par la place occupée par son clergé dans l'administration.

A partir de la Révolution, seule demeura l'autorité de l'État avec ses rouages départementaux puis régionaux et avec toujours délégation plus ou moins large selon les régimes aux collectivités locales, communes et départements. L'intervention de l'État est omniprésente dans la vie économique, dans les travaux publics et la gestion des transports, dans l'enseignement, la santé et l'assistance... mais les domaines de son autorité la plus directe sont toujours ceux des périodes les plus anciennes, police et réglementation, justice, fiscalité et administration militaire ce qui nous vaut des séries d'archives souvent remarquablement continues par delà les siècles.

On signalera enfin une particularité des Archives de l'Ariège : l'existence de fonds issus de l'exercice par les comtes de Foix puis les administrations royales du comté et enfin la Préfecture de l'Ariège jusqu'en 1884 de la co-suzeraineté des vallées d'Andorre.

 

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